Niger : les militaires expulsent l’ambassadeur de France
Les militaires ayant pris le pouvoir fin juillet à Niamey ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France au Niger, lui donnant 48 heures pour partir, une décision aussitôt rejetée par Paris pour qui les «les militaires n’ont pas autorité» pour ce faire.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a annoncé que, face «au refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à l’invitation (…) pour un entretien» vendredi 25 août «et d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger», les autorités «ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures». La décision prise par les militaires de Niamey est l’aboutissement d’un mois de manifestations, décisions et déclarations hostiles à la politique française. Le ministère français des Affaires étrangères a répliqué en affirmant que «les militaires n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues». Une position partagée par Hassoumi Massoudou, qui sur X (ex-Twitter) «rappelle que l’ambassadeur est accrédité auprès du Président élu». La décision d’expulser l’ambassadeur suit une série de déclarations, décisions et manifestations hostiles à la France. Les nouvelles autorités militaires ont en particulier accusé Paris de vouloir intervenir militairement au Niger et affirmé que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) était une organisation «à la solde» de la France, ex-puissance coloniale dans la région. La Cédéao a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger et menacé le régime militaire d’employer la force armée pour rétablir l’ordre constitutionnel. La France déploie au Niger 1.500 hommes.
Le 23 août, le président français Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé à la «restauration de l’ordre constitutionnel» au Niger.
- La France ciblée par les partisans du nouveau régime
Des centaines de partisans des militaires ayant pris le pouvoir ont manifesté devant l’ambassade de France à Niamey en y provoquant des dégâts. Les manifestants ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène et le régime a accusé Paris d’avoir utilisé des armes, ce qu’a catégoriquement démenti le gouvernement français.