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« Ne pas être traités comme des mendiants »: Pretoria veut une réforme du FMI

Les pays du Sud ne souhaitent plus être traités comme des mendiants par les institutions financières internationales comme le FMI ou la Banque mondiale, a déclaré le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Les pays en développement ne demandent pas l’aumône. Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a invité les institutions financières internationales à se réformer pour mieux prendre en considération les intérêts des États du Sud global.
Le dirigeant a déclaré que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale devaient devenir « plus inclusifs et réactifs » pour soutenir le développement mondial. Il a rappelé que les pays Occidentaux avaient souvent bâti leur prospérité au détriment des pays du Sud global.
« Nous ne voulons pas être traités comme des mendiants, comme si nous demandions la charité. L’industrialisation et le développement économique du Nord global se sont faits au détriment du Sud global. Les pays riches ont donc à la fois une obligation et un intérêt à soutenir le développement et l’action climatique dans les pays pauvres », a ainsi expliqué le Président dans un communiqué hebdomadaire.
Cyril Ramaphosa a en particulier insisté sur les engagements pris par les pays industrialisés, qui ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement. Un effort appréciable mais qui risque d’être insuffisant, puisque la seule Afrique du Sud aurait besoin de 98 milliards sur cinq ans pour sa transition verte, a souligné le responsable.

Le FMI contesté

Le Président sud-africain a en outre déclaré que le FMI et la Banque mondiale devraient fournir des financements d’une manière qui n’augmente par le fardeau de la dette dans certains pays. Les conditions fixées par le FMI pour l’octroi de prêts ont en effet fait jaser dans plusieurs États d’Afrique ces derniers mois.
La Tunisie a notamment tourné le dos à l’institution financière, qui lui demandait des sacrifices trop drastiques pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars. Les conditions fixées par le FMI pourraient même « porter atteinte à la précieuse paix civile », avait récemment affirmé le Président tunisien Kaïs Saïed, convoquant le souvenir des émeutes du pain ayant éclaté dans les années 1980.
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’appuient de leur côté de plus en plus sur leur Nouvelle banque de développement, conçue pour être une alternative au FMI et à la Banque mondiale. Des institutions qui échappent à l’influence américaine, laquelle pèse toujours sur les institutions financières internationales, comme le rappelait récemment à Sputnik l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembelé.

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