L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a regretté jeudi la décision de la justice marocaine de rejeter les pourvois en cassation introduits par les journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi, appelant les autorités marocaines à mettre fin à leur « calvaire judiciaire inhumain » qui dure depuis le début de l’année 2022.
La Cour de cassation a décidé mardi à Rabat de rejeter les pourvois en cassation introduits par les journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi, condamnés respectivement à 5 et 6 ans de prison ferme. Une décision qui avait été reportée le 21 juin dernier, puis le 13 juillet, et que les journalistes et leurs familles attendaient avec beaucoup d’appréhension.
La Cour de cassation a également rejeté le pourvoi en cassation du journaliste Imad Stitou, aujourd’hui en exil, et confirmé sa condamnation à un an de prison, dont six mois ferme, dans la même affaire que son confrère Omar Radi.
« Il y avait un espoir ténu que la Cour de cassation marocaine, en se basant sur les nombreux vices de forme dûment constatés, redemande de nouveaux procès pour Omar Radi et Soulaimane Raissouni. Elle aurait envoyé un signal fort en matière de liberté de la presse et de droit des journalistes. Cet espoir a été malheureusement déçu et le signal envoyé est désastreux. RSF appelle désormais les autorités politiques marocaines à mettre un terme à ce calvaire judiciaire inhumain et à libérer Omar Radi et Soulaimane Raissouni », indique un communiqué de l’organisation.
RSF a noté que le soutien international contre l’arbitraire subi par les deux journalistes marocains, qui sont par ailleurs victimes d’un « acharnement pénitentiaire » depuis leur condamnation en appel, en février 2022 pour Raissouni et un mois plus tard pour Radi, « a pris de l’ampleur ces derniers mois ».
En janvier dernier, sous l’impulsion de nombreuses organisations, dont RSF, le Parlement européen a adopté une résolution historique appelant à la libération d’Omar Radi.
Les parlementaires européens n’avaient pas, à cette occasion, manqué de dénoncer « l’utilisation abusive des allégations d’agression sexuelle, qui met en danger les droits des femmes, pour dissuader les journalistes d’exercer leurs fonctions ».
Les cas de Taoufik Bouachrine, condamné à 15 ans de prison, et de Soulaimane Raissouni, qui sont deux autres victimes de l’instrumentalisation d’affaires de mœurs, sont également mentionnés.