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Le Sénégal condamne France 24 pour le traitement « tendancieux » de ses actualités
La chaîne de télévision France 24 a été accusée par Dakar d’un « traitement sans éthique, sans équilibre, tendancieux et subversif » de la situation politique sénégalaise. Dans un communiqué publié le 8 juillet, le pays exige du média français de « rétablir la vérité et de s’abstenir à l’avenir de telles pratiques ».
Le gouvernement du Sénégal dénonce la chaîne France 24 pour sa manière « tendancieuse et subversive » de traiter l’actualité politique du pays, a révélé un communiqué publié le 8 juillet signé par le ministère de la communication.
« Ce traitement sans éthique, sans équilibre, tendancieux et subversif de l’information sur le Sénégal est manifeste à l’analyse de leurs bulletins, émissions, interviews et écrits diffusés en boucle sur la chaîne » depuis plusieurs mois.
En particulier, cela concerne la couverture médiatique « insidieuse » des manifestations tenues début juin au pays, précise le document.
Les faits de couverture injuste reprochés à la France 24, remontent notamment aux heurts entre les forces de l’ordre et des partisans de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, et les violences urbaines qui s’en sont suivies.
« Alors qu’un député de l’opposition, au cours d’une conférence de presse a publiquement injurié et diffamé des chefs d’État, puis présenté ses excuses, la chaine France 24 justifie sa garde à vue par sa position sur le discours à la nation du Président de la République, ce qui est manifestement fallacieux », souligne le ministère en exemple.
Condamnant « fermement » ces pratiques, le Sénégal rappelle que « la presse étrangère doit rester soumise aux mêmes exigences légales que les médias nationaux qui ne doivent en aucune manière transiger avec la vérité ».
Enfin, le gouvernement exige de la chaîne française qu’elle puisse « rétablir la vérité et de s’abstenir à l’avenir de porter atteinte à la réputation » du pays par ces moyens.
Heurts de juin au Sénégal
Des heurts ont éclaté dans des quartiers de Dakar et d’autres villes et universités du pays le 2 juin en réaction à la condamnation d’Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, à 2 ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Cela a entrainé des vagues de violences occasionnant des destructions massives de différentes infrastructures.
Acquitté des charges de viols et menaces de mort contre une employée, Ousmane Sonko a en revanche été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » cette jeune femme de moins de 21 ans.
M.Sonko avait déjà écopé fin mars de six mois de prison avec sursis pour « diffamation » contre le ministre du tourisme.
Cette condamnation à elle seule, si elle est maintenue en cassation, menace l’éligibilité de Ousmane Sonko à la présidentielle du 25 février 2024. Précédemment, celui-ci a exprimé son souhait de se présenter aux élections. De son côté, le Président sortant, Macky Sall, a annoncé début juillet qu’il ne se portera pas candidat.