Si nous voulons être crédibles, nous devons parler de calendrier. » L’Union européenne doit être prête à intégrer de nouveaux membres « d’ici 2030 », a exhorté lundi le président du Conseil européen Charles Michel lors d’une conférence à Bled, en Slovénie.
« Alors que nous préparons le prochain agenda stratégique de l’UE, nous devons nous fixer un objectif clair. Je crois que nous devons être prêts – des deux côtés – d’ici 2030 à un élargissement », a-t-il dit au Forum stratégique de Bled. Cinq pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie), l’Ukraine et la Moldavie sont candidats à l’adhésion. « C’est ambitieux, mais nécessaire. Cela montre que nous sommes sérieux », a-t-il ajouté lors de ce rendez-vous auquel participent des dirigeants des pays des Balkans occidentaux.
Un cheminement « lent »
L’élargissement de l’UE sera au cœur des discussions des dirigeants des Vingt-Sept lors de leurs prochains sommets. Ils devront notamment se prononcer sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. La Commission européenne doit présenter à l’automne ses recommandations sur cette question.
Les deux pays ont obtenu le statut de candidat en juin 2022, quelques mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cinq pays des Balkans occidentaux sont aussi candidats et ont entamé pour certains des négociations avec l’UE depuis plus de dix ans. Charles Michel a reconnu que « la lenteur de ce cheminement vers l’UE en a déçu beaucoup, à la fois dans la région et au sein de l’UE ».
Se réformer avant de s’ouvrir
Le prochain sommet UE-Balkans occidentaux sera « adossé au Conseil européen » des 14 au 15 décembre, a-t-il annoncé. Il a suggéré que la nouvelle approche d’« intégration progressive » décidée par les Vingt-Sept permette aux pays candidats de participer à certaines politiques européennes comme la défense et la sécurité une fois qu’ils sont jugés prêts, même s’ils n’ont pas rempli toutes les conditions pour être intégrés au bloc.
Charles Michel s’est aussi dit « entièrement d’accord » avec le président français Emmanuel Macron sur le fait que l’UE devait se réformer avant le prochain élargissement. « Intégrer de nouveaux membres dans notre Union ne sera pas facile. Cela affectera nos politiques, nos programmes et leurs budgets. Cela va requérir des réformes politiques, et du courage politique », a-t-il reconnu. La Turquie est également un pays candidat, mais les négociations d’adhésion ont été gelées en 2018.