Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé, jeudi à Saint-Pétersbourg, lors des travaux du deuxième Sommet Russie-Afrique et de son Forum économique et humanitaire, que cet événement donnera une nouvelle impulsion au partenariat entre les deux parties et permettra de lancer des projets dans de vastes domaines, dont l’énergie, l’investissement, l’agroalimentaire, la santé et l’enseignement.
Dans une allocution prononcée lors de la cérémonie d’ouverture officielle du Sommet Russie-Afrique, auquel participe le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, en tant que représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le président russe a précisé que l’ordre du jour de ce sommet permettra d’approfondir la coopération russo-africaine, ajoutant que le Forum économique et humanitaire « permettra d’examiner de nouveaux projets entre les deux parties dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture de la logistique et du transport ».
Le Président Poutine a fait savoir que son pays étudiait actuellement la concrétisation de projets de nouveaux modes de transport reliant les différentes régions de Russie aux pays du Golfe et du Pacifique, à même d’avoir des retombées positives sur les projets économiques et de développement en Afrique.
Selon le président russe, le volume des échanges commerciaux entre le continent africain et la Russie a atteint 18 milliards de dollars en 2022, et ce, grâce aux décisions ayant sanctionné le premier sommet Russie-Afrique, tenu en 2019.
Ce chiffre est appelé à augmenter à l’avenir, a-t-il ajouté, affichant la volonté de la Russie de soutenir les pays africains, son pays étant, a-t-il dit, « un partenaire et un fournisseur fiable » dans le domaine de l’agroalimentaire et des engrais.
A cet égard, il a relevé que le commerce agricole russo-africain avait augmenté de 10% en 2022 et de 60% au premier semestre de 2023.
Le volume des échanges de produits alimentaires entre la Russie et les pays africains a également augmenté de 60% au cours de cet été, selon les chiffres présentés par le président russe.
Evoquant le rôle de la Russie dans l’approvisionnement mondial en produits agricoles, notamment en direction de l’Afrique, le Président Poutine a affirmé que son pays comptait approvisionner certains pays africains en céréales à titre gracieux les prochains mois.
Concernant les perspectives de la coopération russo-africaine dans les domaines de l’enseignement et de la santé, le président russe a précisé que les universités russes accueillaient près de 35.000 étudiants africains, dont le nombre est en constante augmentation.
Il a, dans ce contexte, précisé que son pays était disposé à soutenir le continent africain dans le développement de l’enseignement et la formation de cadres du secteur.
Il a évoqué également la possibilité d’ouvrir des écoles en Afrique pour enseigner la langue russe, « ce qui servira de base au renforcement de la coopération dans ce domaine ».
De son côté, le président des Iles Comores et président en exercice de l’Union africaine (UA), M. Azali Assoumani, a affirmé dans son allocution que le continent a le droit de participer activement à la prise de décisions internationales, et que l’UA ait un siège au Conseil de sécurité, exprimant son souhait que « la Russie appuie cette idée ».
M. Assoumani a ajouté que les pays du G20 doivent associer l’Afrique à leur action, relevant que « l’élargissement de la présence africaine au sein du G20 est désormais primordial ».
Abordant les travaux du Sommet russo-africain et de son Forum économique et humanitaire, il a précisé que l’évènement intervient à un moment « décisif » pour l’Afrique et pour le monde, mettant en relief l’attachement de l’Afrique au développement de sa coopération avec la Russie, notamment les domaines de l’industrie, de la numérisation, de la santé et de l’éducation.
Le président en exercice de l’UA a ajouté que la démarche de l’Afrique dans le monde d’aujourd’hui repose sur l’établissement de partenariats fructueux et équilibrés avec tous les pays du monde, saluant les relations historiques entre l’Afrique et la Russie.
Soulignant la démarche permanente de l’UA pour la promotion de la paix et de la sécurité dans le continent africain et à travers le monde, M. Assoumani a dénoncé la tentative de changement inconstitutionnel au Niger, insistant sur la nécessité « du retour immédiat au système constitutionnel dans le pays et la libération du président nigérien et sa famille ».
Pour sa part, la Présidente de la Nouvelle banque de développement (NBD) des Brics, Mme Dilma Roussef a estimé que le Sommet « constitue une nouvelle plateforme pour l’émergence d’un monde multipolaire et plus juste », évoquant une série de défis et crises auxquels le monde fait face actuellement.
Au regard de la conjoncture actuelle « instable », a-t-elle ajouté, certains pays africains sont confrontés à des crises d’endettement et à d’autres liées au climat, relevant que la NBD peut assurer des ressources d’investissement en travaillant selon le mode multilatéral pour le transfert d’expertises en matière de financement de développement.