Selon un ministre des Seychelles: L’Afrique veut s’engager pour un monde « plus multipolaire »
La souveraineté et l’indépendance doivent être les maîtres-mots du continent africain, s’il veut faire émerger un monde plus multipolaire, a déclaré à Sputnik le ministre seychellois des Affaires étrangères, Sylvestre Radegonde.
Les pays africains veulent faire entendre leur voix dans le concert des nations. Le continent doit donc œuvrer à un monde multipolaire, pour que soit donné plus de considérations aux économies émergentes, a expliqué à Sputnik le ministre seychellois des Affaires étrangères, Sylvestre Radegonde.
« Il est de plus en plus souligné qu’aucune entité, aucun pouvoir ne doit avoir d’emprise sur le reste. L’Afrique […] dans son partenariat avec le monde veut avoir la capacité de porter un engagement plus multipolaire », a-t-il ainsi déclaré en marge du Sommet Russie-Afrique.
Dans ce nouveau paysage international, les Seychelles comptent tenir une position non-alignée et défendre leur souveraineté. Le pays avait d’ailleurs refusé d’adhérer aux politiques des sanctions antirusses prônées par l’Occident après le début du conflit en Ukraine.
« Nous avons maintenu notre position. Nous sommes un pays non aligné. Nous l’avons été depuis l’indépendance. Mais le non-alignement ne signifie pas s’enfoncer la tête dans le sable et bloquer tout le reste. Nous prenons simplement nos décisions sur la base de notre liberté et de notre indépendance », explique ainsi Sylvestre Radegonde.
Sanctions inefficaces
Plus généralement, les Seychelles ne croient pas à l’efficacité des politiques de sanctions, précise encore le ministre. Les restrictions ne font que peser sur les populations locales, sans donner de résultats significatifs, affirme le responsable en donnant l’exemple de Cuba, frappé par l’embargo américain depuis 1962.
« Quand vous regardez Cuba et les sanctions imposées pendant ces nombreuses années, qu’ont- elles vraiment apporté, à part plus de difficultés pour la population locale, les gens normaux? Concernant les sanctions prises par l’Occident ou par qui que ce soit d’autre, nous décidons donc par nous-même », déclare-t-il ainsi.
De nombreux pays d’Afrique ont d’ailleurs déploré que les sanctions contre Moscou déteignent sur leur population. La sécurité alimentaire du continent est en particulier affectée par le difficile approvisionnement en engrais et produits céréaliers venus de Russie. La bannissement des banques russes du système financier SWIFT est en particulier préjudiciable pour réaliser des achats de ce genre, comme l’expliquait récemment à Sputnik la militante panafricaine Nathalie Yamb.