Scholz à Macron: « Poutine ne se plaint pas des sanctions »
Le quotidien allemand Bild a révélé ce qu’Olaf Scholz avait raconté à Emmanuel Macron aussitôt après son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine le 4 mars 2022. « Il m’a demandé de faire reconnaître la Crimée comme faisant partie de la Russie. »
Début mars 2022, une dizaine de jours après le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, le chancelier allemand et le Président français se sont entretenus avec Vladimir Poutine avant d’échanger sur les résultats obtenus. Le journal allemand Bild a publié le contenu de cette conversation.
Le média se fonde sur le décryptage de la conversation entre Scholz et Macron publié par le cinéaste et journaliste Stephan Lamby dans son nouveau livre « Emergencies – Governing in Times of War » (Urgences: gouverner en temps de guerre).
Olaf Scholz a révélé ce qui l’avait surtout surpris lors de l’entretien avec Vladimir Poutine.
« Quelque chose me dérange plus que les négociations: il ne se plaint pas des sanctions. Je ne sais pas s’il a fait ça lors d’une conversation avec vous. Mais il n’a même pas évoqué les sanctions », a-t-il signalé à Macron, selon le Bild.
« Avec moi non plus », a répondu ce dernier, qui avait parlé à Poutine la veille.
Le chancelier a noté que, grosso modo, la conversation n’avait apporté « rien de nouveau, pour parler franchement ».
« Il m’a fait part de toutes ses idées sur la façon de trouver un compromis. Il a parlé de démilitarisation, de dénazification. Et il m’a demandé de faire reconnaître la Crimée comme faisant partie de la Russie. »
« Merci, c’était très similaire à la conversation que j’ai eue avec lui hier. Je pense qu’il est désormais très déterminé à aller jusqu’au bout », a réagi le Président français.
Le 24 février 2022, la Russie a entamé une opération militaire spéciale en Ukraine avec pour objectif de défendre les habitants du Donbass en proie au génocide de la part du régime de Kiev. « Pour ce faire, nous allons chercher à démilitariser l’Ukraine », avait déclaré Vladimir Poutine dans la nuit du 23 au 24 février