Une enquête va être ouverte concernant les activités des unités britanniques s’exerçant au Kenya. Plusieurs plaintes ont été émises par des habitants contre les militaires ces dernières années, dont une pour meurtre.
Le Kenya prend le taureau par les cornes. Après que plusieurs plaintes ont été déposées par des habitants, une enquête va être ouverte à l’encontre de l’unité d’entraînement de l’armée britannique (BATUK), comme l’a annoncé la commission de défense de l’Assemblée nationale kenyane.
Les militaires britanniques sont notamment soupçonnés d’avoir assassiné une femme kenyane, Agnes Wanjiru, dans la région de Nanyuki, en 2012. La famille de la victime réclame justice depuis de nombreuses années, a déclaré à RT Anthony TheuriWambui, vice-président de l’Assemblée du comté de Laikipia.
« Agnes Wanjiru a été tuée par l’armée britannique, même après que les médias se sont rendus dans cette région et que l’affaire a été classée, les membres de la famille demandent toujours justice », a-t-il ainsi expliqué.
Wanjiru, 21 ans, a été mortellement poignardée et jetée dans la fosse septique d’un hôtel, en mars 2012. Des événements survenus après une nuit passée à faire la fête avec des soldats. Son corps mutilé a été retrouvé trois mois plus tard.
- Incendie et phosphore blanc
Les soldats seraient aussi responsables d’un incendie ayant dévoré 12.000 acres de terre dans la réserve privée de Lolldaiga, qui abritait divers animaux, comme des éléphants, des buffles ou des zèbres de Grevy, une espèce en voie de disparition. Un soldat britannique avait d’ailleurs partagé une vidéo sur Snapchat en 2021, expliquant qu’il avait déclenché un feu et tué un éléphant lors de son passage au Kenya, avouant qu’il se sentait « très mal à ce sujet ».
L’unité BATUK a par ailleurs été pointée du doigt pour son utilisation du phosphore blanc, lors de ses entraînements. Cette substance, couramment employée dans les fumigènes mais qui peut aussi servir d’agent incendiaire, n’est utilisée que « lorsque les conditions le permettent », avait affirmé Adrian Weale, officier de liaison de BATUK, en novembre. Cependant plusieurs écologistes et communautés pastorales se sont plaints de son utilisation, selon le journal Nation.
Cette enquête montre la détermination des autorités pour que le Kenya « puisse demander des comptes aux troupes en visite qui bafouent la loi », a résumé dans un communiqué Nelson Koech, président de la commission de défense de l’Assemblée nationale.