Kiev aurait changé de stratégie militaire en dépit des conseils du Pentagone
Face aux frappes russes dans le nord-est de l’Ukraine, le commandement ukrainien a décidé d’envoyer ses troupes sur deux axes à la fois, contrairement aux conseils de Washington de masser les forces dans un seul secteur, selon le New York Times.
Le commandant de l’armée de terre ukrainienne, Oleksandr Syrsky, a refusé de suivre les recommandations du Pentagone qui proposait de regrouper les forces de Kiev sur une partie déterminée du front pour tenter de percer la défense russe, indique le quotidien américain The New York Times.
D’après le journal, le général préfère envoyer des renforts dans le nord-ouest du pays, près de Koupiansk, dans la région de Kharkov, ce qui signifie partager les forces entre deux axes -Est et Sud- et disperser les troupes sur un front long de plusieurs centaines de kilomètres. Sa décision s’expliquerait par le fait que les forces russes ont réussi à avancer autour de Koupiansk ces dernières semaines, alors que celles de Kiev poursuivaient lentement leur contre-offensive dans le sud et l’est, précise le quotidien.
« Les unités ennemies continuent d’infliger des dégâts avec de l’artillerie, des mortiers et des avions. Dans de telles conditions, nous devons prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour renforcer nos défenses sur les lignes menacées et avancer là où cela est possible », a déclaré Oleksandr Syrsky sur Telegram.
Une stratégie erronée derrière les échecs de la contre-offensive?
Le débat sur la stratégie ukrainienne a refait surface ces derniers jours après la publication de nombreux articles par les médias américains, entre autres le New York Times. Des responsables américains cités par les médias ont imputé en grande partie la lenteur des progrès de l’Ukraine à sa stratégie. Selon le Pentagone, l’objectif principal consiste à perturber les lignes d’approvisionnement russe dans la région de Zaporojié et de bloquer le couloir terrestre vers la Crimée.
Le Président ukrainien a répondu aux critiques, affirmant que déplacer les forces loin des villes comme Koupiansk, serait jouer en faveur de la Russie.
« Koupiansk ne sera plus occupée sous aucun prétexte », a déclaré sur Telegram Andrii Besedin, chef de l’administration militaire de la ville.
Lors d’une visioconférence avec la participation de trois haut gradés occidentaux, le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valeri Zaloujny avait accepté de concentrer ses forces sur un seul axe, mais cela ne s’est pas encore produit, indique le New York Times.