L’Algérie célèbre, mardi, la Journée nationale du Moudjahid, marquant le double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955-1956), deux dates charnières dans l’histoire de la glorieuse Révolution, et ce, au moment où le pays vit au rythme d’une élection présidentielle qui posera un nouveau jalon dans le processus de consolidation de l’édifice institutionnel et d’ancrage des valeurs démocratiques.
Ces deux dates charnières dans l’histoire de la nation algérienne continuent d’inspirer aux générations successives des sentiments de fierté à l’égard du passé glorieux et de gratitude pour les hauts faits et les sacrifices consentis, lesquels, comme l’avait dit le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors d’une précédente occasion, « nous incitent à préserver notre chère Algérie, en tant qu’Etat national redouté et respecté grâce à ses institutions constitutionnelles, à l’unité de son peuple et à la conscience de sa jeunesse ».
Dans ce contexte, la Présidentielle du 7 septembre prochain permettra de conforter les fondements de l’Etat de droit à travers la consécration de la citoyenneté chez le peuple algérien, notamment les jeunes, en les impliquant davantage en politique et dans la prise de décisions favorisant la réalisation de leurs aspirations.
C’est d’ailleurs la voie que les artisans des gloires de l’Algérie ont empruntée et incarnée sur le terrain à travers l’offensive du Nord-Constantinois et l’organisation du Congrès de la Soummam, faisant du 20 août une date mémorable témoignant des hauts faits d’une génération de patriotes libres qui ont pris en main le destin de la patrie et légué à son peuple les valeurs de liberté, de fierté et de dignité.
L’offensive du Nord-Constantinois menée à l’été 1955 a permis de faire connaître la cause du peuple algérien qui refusait de vivre sous le joug colonial, ce qui a donné lieu à l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue en septembre 1955, comme une cause de libération nationale et non un conflit interne comme le prétendait alors la France coloniale.
Dix mois après le déclenchement de la Révolution, Zighoud Youcef, chef de la Zone II (Nord-Constantinois), et son adjoint, Lakhdar Bentobal, décident de lancer une offensive généralisée contre des objectifs ennemis dans cette région, avec la participation de milliers de fellahs, aux côtés des combattants de l’Armée de libération nationale (ALN), aux attaques, notamment contre des postes de police, des casernes de la gendarmerie, des bâtiments publics et des installations appartenant aux colons.
L’objectif était de desserrer l’étau sur l’Aurès et plusieurs autres régions assiégées par l’armée coloniale depuis le déclenchement de la Guerre de libération nationale et dont la population était livrée à une vaste campagne de sanglante répression ayant fait près de 12.000 martyrs parmi les civils sans défense.
L’offensive du Nord-Constantinois a marqué un tournant majeur dans la lutte armée, en consacrant le caractère populaire de la Révolution et en contribuant au ralliement des classes moyennes algériennes et des dirigeants politiques, toutes tendances confondues, aux rangs de la Révolution.
En effet, à partir du 20 août 1955, la Révolution a pris son envol qui se confirmera lors du Congrès de la Soummam, qui l’a véritablement structurée et organisée, débouchant sur des décisions historiques, dont le remplacement des cinq zones en vigueur depuis le 1er novembre 1954 par six wilayas subdivisées en zones, régions et secteurs.
Le Congrès de la Soummam a également permis d’unifier l’ALN à l’échelle nationale dans sa structure, ses grades et son organisation, à l’image d’une armée régulière, de structurer la Révolution militairement et politiquement et de consacrer la primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur par rapport à l’extérieur.