Sila : La reprographie ou l’alternative aux non-voyants pour l’accès facile aux œuvres éditées
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) a organisé, vendredi à Alger dans le cadre du 26e Sila, une conférence sur le procédé de la reprographie et les derniers textes de loi qui facilitent aux personnes mal et non-voyantes l’accès aux œuvres éditées, essentiellement écrites.
Organisée en collaboration avec l’Office national des Droits d’auteurs et des Droits voisins (Onda) et la Fédération internationale pour les Sociétés des droits de reprographie (Ifrro), la conférence, a été animée, en deux parties, par un panel, d’experts onusiens de l’Ompi et de cadres supérieurs de l’Onda.
La représentante de l’Ifrro, Sandra Chastanet a d’abord abondé sur le sens même de la reprographie, définie essentiellement comme la « reproduction intégrale des œuvres écrites sur d’autres supports, le braille notamment », avec une organisation administrative et juridique qui permet l’accès aux œuvres originales en vue de les reprographier, par le biais d’ »autorisations d’exploitation de la part de leurs ayants droit ».
La « gestion collective », comme méthode administrative organisationnelle, reposant sur l’ »autorisation » et de « la rémunération », a également été abordée par l’experte onusienne qui s’est étalée sur son fonctionnement
s’apparentant à un « cercle vertueux », où l’ »ayant droit confie ses œuvres à la gestion collective, qui les mets à la disposition des utilisateurs, moyennant des bénéfices qui seront versés aux ayants droit », a t-elle expliqué.
Les interventions qui ont suivies, de la secrétaire générale du Bureau burkinabé des Droits d’auteurs, Chantal Kabore Forgo et du manager général de la Société civile des Droits de la Littérature et des Arts dramatiques
(Sociladra), Christopher Chungag du Cameroun, ont exposé leurs expériences dans la gestion de la reprographie et des droits d’auteurs dans leurs pays respectifs.
La deuxième partie a été animée par deux représentants de l’Ompi, Mahmoud Dif, également juriste associé, et la Cheffe du Consortium pour les Livres accessibles (ABC), Monica Halil Lovblad qui est intervenue en visioconférence.
Les deux orateurs se sont relayés pour expliquer le bienfondé des lois du dernier traité, à caractère humanitaire, qui font partie du système international des droits d’auteurs, lui-même, composé d’un ensemble de conventions complémentaires et de traités, à l’instar de ceux de Pékin ou de Bernes pour la protection des créateurs et des œuvres.
Les conférenciers ont souligné la nécessité d’adapter les lois onusiennes aux législations locales et de ratifier le traité en cours, porteur d’un cadre organisationnel réformé, consistant, entre autre, en la création par chaque pays membre de l’Ompi, d’un ensemble d’établissements-relais (des bibliothèques agrées notamment), à même de mettre en application ces nouvelles lois qui permettront aux mal et non-voyants d’exercer librement leur droit constitutionnel à la Culture.
Les interventions du directeur de l’Onda, Samir Thaalbi et celle du juriste à la même institution, Chemseddine Haddad ont rappelé que l’ »Algérie, signataire de toutes les conventions internationales de l’Ompi, est en cours d’étudier les contenus du dernier traité », ajoutant qu’une fois ce dernier traité ratifié, l’Onda se chargera de « former et d’informer » autour de toutes ces nouvelles orientations de l’Ompi, représentée à Alger depuis le début de l’année 2017.
Domiciliée à Genève (Suisse), l’Ompi, est une institution dont la principale mission est de protéger les artistes des atteintes à la propriété intellectuelle, à travers un cadre juridique pertinent et rationnel qui encourage, entre autre, l’expression de la créativité artistique et littéraire.
Le 26e Sila réunira des exposants, des écrivains et des intellectuels de 18 pays africains, qui mettront en lumière, sous le slogan « L’Afrique écrit son avenir », les acquis historiques et culturels de ce grand continent, berceau de l’humanité et invité d’honneur de cette 26e édition.
Jusqu’au 2 novembre prochain, les conférences et les rencontres se poursuivront autour de différentes thématiques, notamment sur la communauté soufie allégro-africaine, le leader sud-africain Nelson Mandela (1918-2013) à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition, et « L’héritage de Frantz Fanon (1925-1961) dans le monde ».
Le 26e Sila ouvre ses portes au public tous les jours jusqu’au 4 novembre, de10h00 à 22h00 au Palais des expositions à Alger.