Tout en saluant le lancement, par l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), du projet de «la ville modèle pour le paiement électronique », le mouvement associatif des commerçants et des consommateurs appelle au renforcement de la sensibilisation et de la formation.
«Nous déplorons toujours le manque de culture relative au paiement électronique. En dépit de nos efforts en matière de sensibilisation auprès des consommateurs, il est très difficile de briser leurs habitudes en matière de modes de paiement», confie Mahfoud Harzeli, président de l’Union nationale de protection du consommateur (UNPC), estimant que ce projet doit être impérativement accompagné par des programmes de sensibilisation et de formation. De formation, explique-t-il, car l’utilisation du paiement électronique nécessite un certain savoir-faire que les personnes âgées surtout ne peuvent maîtriser facilement. «Pour commencer, il faudra se baser essentiellement sur la nouvelle génération, sur les jeunes et les petits consommateurs, les former au niveau des écoles, notamment pour les familiariser avec ce type de paiement. C’est ainsi que la culture du paiement électronique sera ancrée. Il est très difficile de convaincre les consommateurs adultes de se passer du cash», constate-t-il.
Par ailleurs, fait-il remarquer, du côté commerçants, beaucoup parmi ces derniers ne savent pas encore comment utiliser le TPE (terminal du paiement électronique). «Les TPE ne sont, en outre, disponibles qu’au niveau des grandes surfaces et des stations de service», déplore-t-il. Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj-Tahar Boulenouar, assure, pour sa part, qu’il commence à déceler une prise de conscience de la part des commerçants quant à l’importance de ce mode de paiement, en termes de transparence notamment. «Nous sommes de plus en plus conscients que le développement de l’économie nationale dépend de la généralisation de la numérisation, dont le paiement électronique. La numérisation des transactions et des activités commerciale garantie les droits des commerçants comme des consommateurs. Sans oublier qu’elle est d’un apport important dans la lutte contre la bureaucratie et contre la corruption dont souffrent les commerçants également», dit-il.
Ce sont ces convictions, rapporte-t-il, que l’ANCA défend à travers les campagnes de sensibilisation au profit des commerçants. «Ce type de paiement est plus sûr pour les consommateurs qui, grâce à ce mode, ils ne sont plus obligés de transporter du cash et prendre le risque de se faire voler. Ça résout aussi la problématique de la monnaie qui pose problème et pour les commençants et pour les consommateurs», estime-t-il. Le plus important dans tout cela, poursuit-il, c’est que ce mode de paiement garantit la transparence de toutes les activités d’achat et de vente commerciales. «Ce point est de la plus haute importance et nous comptons sur les associations des consommateurs pour vulgariser davantage la culture du paiement électronique », soutient-il. Pour notre part, conclut-il, l’ANCA a déjà organisé plusieurs rencontres nationales à Alger, Constantine, Djelfa….sur la numérisation et sur le paiement électronique.
«Nous comptons en organiser d’autres sur le territoire national, à Adrar notamment, le 04 novembre prochain. N’oublions pas que les pouvoirs publics ont exigé que le paiement électronique soit généralisé et appliqué par l’ensemble des commerçants d’ici à la fin de cette année», signale-t-il en appelant les pouvoirs publics à multiplier les TPE dont le nombre ne dépasse pas les 50 000 au niveau national. Boulenouar espère que le nombre des TPE atteigne le 01 million au moins d’ici à l’année prochaine.
Farida Belkhiri