Des sources médicales ont indiqué ce 16 août que les combats violents qui avaient opposé la veille deux influents groupes armés dans la banlieue de la capitale libyenne avaient fait au moins 27 morts et plus de 100 blessés.
Dans un «bilan provisoire» publié sur Facebook, le Centre de médecine d’urgence qui gère les secours dans l’ouest du pays a fait état ce 16 août de 27 morts et 106 blessés dans des affrontements entre la «Brigade 444» et la «Force al-Raada», deux importants groupes armés de l’Ouest libyen.
Selon la même source, 234 familles ont pu être secourues et extraites de zones de combats au sud de la capitale, ainsi que plusieurs dizaines de médecins ou infirmiers étrangers, bloqués sur place.
Trois hôpitaux de campagne et une soixantaine d’ambulances ont été mobilisés pour secourir les blessés et évacuer les civils vers des zones plus sûres.
Les vols ont dû être suspendus à l’aéroport de Mitiga, seul aéroport civil dans la capitale, et les avions évacués provisoirement du tarmac.
Les combats ont démarré après l’arrestation le 14 août du colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, par la Force al-Radaa.
Aucune information n’a été donnée sur les raisons de son arrestation.
Un cessez-le-feu adopté
Tard le lendemain, le «conseil social», formé de notables et de personnalités influentes de Soug el-Joumaa, secteur du sud-est de Tripoli et fief de la Force al-Radaa, a annoncé être parvenu à un accord avec le chef du gouvernement siégeant à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, pour transférer le colonel Mahmoud Hamza à une «partie neutre», sans la nommer. Dans un communiqué lu à la télévision par son doyen, ce conseil a indiqué qu’une désescalade et un cessez-le-feu suivraient cette mesure, ce qui a permis un retour au calme dans la nuit du 15 au 16 août à Tripoli. Les combats à l’arme lourde et à l’arme automatique avaient éclaté la veille et se sont poursuivis jusqu’au 15 août en soirée entre la Brigade 444 et la Force al-Radaa, dans plusieurs secteurs des banlieues sud-est de la capitale libyenne avec des tirs aveugles qui ont touché des zones habitées. Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l’un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.