Le Brésil serait le principal opposant à l’élargissement des BRICS
Le Brésil aurait exprimé sa crainte de voir le groupe des BRICS perdre sa crédibilité si d’autres États sont admis.
Le Brésil est le principal opposant à l’élargissement des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), rapporte Reuters en citant trois responsables gouvernementaux brésiliens anonymes.
Selon les sources citées, les autorités de ce pays s’inquiètent sérieusement de la perte possible d’autorité du groupe si d’autres États le rejoignent.
« Un élargissement pourrait transformer le bloc en quelque chose d’autre, a supposé un fonctionnaire brésilien auprès du média. La position du Brésil a toujours porté sur la cohésion du groupe et la préservation de notre espace au sein d’un groupe de pays importants ».
D’après les sources, le gouvernement brésilien soutiendra que tout élargissement devrait être progressif, maintenir l’équilibre régional et préserver la primauté des cinq membres permanents.
L’un des fonctionnaires relayés a ajouté que les nouveaux membres pourraient être acceptés en tant que pays partenaires participant aux sommets sans devenir membres à part entière, comme c’est le cas dans d’autres organisations internationales.
« À un moment donné, le Brésil devra céder parce que nous sommes réalistes et qu’il n’est pas dans notre nature de bloquer quelque chose. Mais ce ne sera pas bon pour nous », a dit une source à Reuters.
De son côté, cité par le média, Oliver Stuenkel, observateur des BRICS et professeur à la Fondation Getulio Vargas de São Paulo, a indiqué que dans le passé, le Brésil « n’a pas hésité à laisser l’Inde s’opposer à l’élargissement ».
« Mais l’Inde semble avoir atténué sa résistance », a-t-il ajouté.
En outre, il a estimé que l’Indonésie était un candidat solide pour adhérer au groupe, compte tenu de sa puissance régionale, de son rôle croissant dans l’économie mondiale et de l’absence de controverses à l’échelle mondiale.
Cependant, l’inclusion de l’Iran, du Venezuela ou de l’Arabie saoudite modifierait la dynamique des BRICS et rendrait difficile le maintien de l’influence de pays comme le Brésil, a-t-il conclu.
Récemment, Bloomberg a rapporté, en citant plusieurs sources proches du dossier, que l’Inde et le Brésil ne partagent pas l’enthousiasme de la Chine sur l’adhésion d’autres pays au bloc. Les deux États envisagent d’utiliser le sommet de Johannesburg pour discuter de l’éventuelle adhésion de pays supplémentaires, mais seulement avec le statut d’observateur, relate le média.
Critères d’adhésion
Pour l’instant, 22 pays ont déjà fait une demande officielle d’adhésion à l’organisation, a déclaré fin juillet à Bloomberg Anil Sooklal, ambassadeur itinérant sud-africain auprès du groupe.
Parmi ceux qui ont déposé une demande de candidature figurent notamment l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Bangladesh et l’Arabie saoudite, selon des sources ouvertes. Plusieurs autres pays, comme l’Indonésie, Bahreïn, le Mexique, le Nigeria, la Turquie et la Bolivie ont exprimé leur intérêt de rejoindre l’organisation.
Moscou avec les autres membres du groupe travaillent sur les critères d’adhésion. L’un des critères déjà définis est le non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS, a fait savoir en juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Le prochain sommet des BRICS se tiendra à Johannesburg du 22 au 24 août. 69 dirigeants ont été invités à assister à des événements connexes, montrant l’intérêt croissant pour le bloc, toujours selon M.Sooklal.
La Russie sera représentée par le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.