Comment Gazprom pourrait-il aider l’Afrique à développer ses gisements gaziers
Le géant russe Gazprom s’est dit prêt à développer l’industrie gazière en Afrique. L’entreprise pourrait aider à explorer les ressources, créer des infrastructures d’extraction, de transport et production d’engrais azotés, ainsi qu’à vendre l’or bleu sur le marché intérieur et à l’étranger, ont estimé plusieurs spécialistes auprès de Sputnik.
Le gaz étant une option intéressante pour les pays africains, le groupe public russe Gazprom pourrait offrir une large gamme de services sur le continent, avancent auprès de Sputnik deux experts russes. Surtout en prenant en compte que d’ici 2050, la demande en gaz naturel sur le continent africain augmentera de 2,5 fois, selon des pronostics.
Le géant gazier russe a exprimé sa disponibilité à contribuer au développement de l’industrie gazière africaine notamment le 22 juin, lors d’une table ronde a été organisée à Johannesburg, en Afrique du Sud. Elle était consacrée aux avantages d’utilisation du gaz naturel.
Les intérêts de Gazprom en Afrique peuvent être principalement liés au développement des ressources gazières locales, à la vente sur le marché intérieur, ainsi qu’à l’approvisionnement du marché mondial, selon Alexander Amiragyan, spécialiste dans le domaine énergétique du Centre de recherche stratégique russe.
« Les compétences de Gazprom permettent de développer les infrastructures d’extraction et de transport, ce qui est pertinent pour la plupart des pays africains, qui se caractérisent par une pauvreté énergétique et un manque quasi total d’infrastructures », relate-t-il.
Source d’énergie bon marché et moins polluante que les biocarburants traditionnels et le charbon, le gaz pourrait être une option intéressante pour les pays africains, conclut Alexander Amiragyan.
Faire apparaître une « culture du consommateur »
L’industrie du gaz dans la plupart des pays africains étant au stade initial de son développement, Gazprom pourrait offrir une large gamme de services, avance Maria Belova, responsable d’une agence russe de consulting dans le domaine pétrogazier.
Pour elle, le groupe russe peut s’occuper de la formation d’une « culture du consommateur » sur le continent.
Cette « culture du consommateur » comprend une assistance à la production locale de gaz (exploration, développement de champs, production de gaz), au transport et à la gazéification (construction de gazoducs), à la construction de centrales à gaz et d’entreprises de production d’engrais azotés, ajoute-t-elle.
La production d’engrais azotés, substance nécessaire pour l’assurance des récoltes et la sécurité alimentaire, peut fournir une demande de gaz stable à long terme, souligne l’experte.
Le groupe pourrait également se pencher sur les approvisionnements en GNL avec le Nigeria, exportateur de gaz, ou la Tanzanie, pays qui envisage d’exporter ses hydrocarbures, selon elle.