Alors que le gouvernement s'est lancé dans une course contre la montre en enchaînant les mesures visant à améliorer le pouvoir d'achat des Algériens, à l'approche du mois sacré du Ramadhan, Dr. EL-Houari Tigharsi, expert en économie, a identifié trois facteurs qui seraient, selon lui, les outils nécessaires pour contrôler le marché des denrées alimentaires.
À l'issue de sa récente rencontre avec les médias nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est engagé que les valorisations salariales seront effectives avant le mois sacré, période, où la consommation et le pouvoir d'achat figurent parmi les préoccupations des ménages.
Pour Tigharsi, qui s'exprimait hier sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, le contrôle du marché national nécessite le développement de réseaux de commercialisation et la coordination et complémentarité entre les secteurs ministériels, en plus d'activer les investissements des entreprises et de faire progresser et généraliser le processus de la numérisation.
Les réseaux de commercialisation sont un levier important de développement, où les entreprises et opérateurs économiques peuvent détecter de nouvelles opportunités d'affaires au niveau régional, national ou à l'international, ainsi que de créer du lien avec des acteurs économiques nationaux.
En intégrant de tels réseaux, cela permettra aux opérateurs de développer leur business, de collaborer pour gagner en compétitivité, de créer des nouvelles synergies, de s'ouvrir à de nouvelles perspectives et à de nouveaux projets.
Un facteur très important pour mesurer l'efficacité de l'économie, l'investissement des entreprises a un effet visible sur la compétitivité, et donc sur la disponibilité des produits et services, ce qui se traduit par une offre abondante sur le marché.
La numérisation a une grande importance également dans la compétitivité des entreprises et la lutte contre la corruption, permettant un contrôle et une étude efficaces du marché et de ses perspectives à l'avenir.
D'après, Dr. Tigharsi, l'Algérie n'exploite actuellement que 20 % de son potentiel, donc ce qu'il faut, c'est accélérer la modernisation de l'Algérie grâce à la transformation digitale, qui permet d'économiser la moitié des revenus nationaux.
La numérisation de l'administration économique est considérée comme un axe essentiel de la préparation de l'avenir.
Lors de sa dernière sortie médiatique, le Chef de l'État a fait part qu'il envisage d'aller au bout du processus de la numérisation " par la volonté ou par la force des choses ". " La numérisation est réelle et fiable. De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes " en fournissant des chiffres exacts, a-t-il déclaré. Par ailleurs, Dr. Tigharsi a salué la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d'intégrer 600 000 titulaires de contrats de pré-emploi, notant que régler enfin le problème est une étape importante, malgré l'énorme charge qui pèse sur le trésor public. La démarche du Président est bénéfique à la fois pour les jeunes, en les sauvant de la précarité de l'emploi, et pour l'économie nationale, du fait que la hausse des revenus encourage à consommer plus et par ricochet contribuer à la dynamique productive.
L'économiste a appelé également à une véritable réforme affectant l'écosystème des start-up, soulignant la nécessité d'appliquer toutes les stratégies pour créer de la richesse et protéger l'aspect social, avec la participation de spécialistes universitaires qui peuvent apporter des solutions raisonnables.
Dans sa vision futuriste de développement de l'économie, l'Algérie a prévu plusieurs incubateurs, dispositifs et programmes d'aide à la création des start-up et l'accompagnement des porteurs des projets innovants.
Cela en allant des réformes de la législation plus favorable et les exonérations fiscaux jusqu'au financement de ces start-up en créant un fonds spécial pour cela, et aussi des facilités pour accéder et lancer des projets dans tous les domaines et secteurs.
Les start-up figurent également comme un axe essentiel de développement de l'économie afin de générer des revenus hors hydrocarbures importants et satisfaire le marché du travail.
Tout en saluant l'engagement du président de la République à accompagner tous les investisseurs, le même économiste a appelé à simplifier et à surmonter les obstacles fiscaux pour les commerçants, tout en élargissant l'assiette fiscale, rappelant que la numérisation est la soupape de sécurité de l'économie nationale.
H. M.
|