La position exprimée récemment par de nombreux pays africains sur la décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, devant le Comité de l'ONU sur la décolonisation, est une gifle pour la propagande et la désinformation du Maroc, qui a mis en doute la position de l'Afrique quant à la justesse de la cause sahraouie, a estimé l'ambassadeur de la République sahraouie à Luanda (Angola), Hamdi Mayara.
Dans une déclaration à l'APS, M. Hamdi a précisé qu'à travers la réaffirmation, par de nombreux pays africains, de leur position historique à l'égard du conflit au Sahara occidental, la diplomatie africaine a apporté une "réponse cinglante à la propagande de l'occupation marocaine, qui met en doute la position des pays africains amis". Afin de contrecarrer la campagne marocaine insidieuse visant à altérer les positions des Etats, notamment en Afrique, le diplomate sahraoui a appelé à redoubler d'efforts diplomatiques au niveau africain pour mettre à nu les manœuvres tendancieuses du Maroc, rappelant que, pour les pays du continent, la question du Sahara occidental relève de la décolonisation. Le diplomate sahraoui a relevé "la nécessité de faire la lumière sur les dernières manœuvres du Makhzen pour faire le blackout sur les évènements survenus à l'intérieur du pays et ses tentatives de tromper l'opinion publique internationale, notamment africaine, avec sa souveraineté prétendue sur le Sahara occidental". Le représentant du Front Polisario a souligné "l'échec des tentatives du Maroc visant à répandre des mensonges sur ce qu'il a appelé la reconnaissance par certains pays africains de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, à travers l'ouverture de consulats ou de représentations diplomatiques dans les territoires occupés, à l'instar de l'Angola, afin de tromper l'opinion publique marocaine et internationale et de mobiliser le soutien africain à sa thèse". Pour rappel, plusieurs représentants de pays, notamment africains et d'organisations internationales avaient réitéré devant le Comité de l'ONU sur la décolonisation leur soutien au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, dénonçant les violences et violations des droits humains exercées par l'occupant marocain au Sahara occidental occupé.
L'Armée sahraouie mène de nouvelles attaques contre les forces d'occupation marocaines
Les unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené de nouvelles attaques contre les forces d'occupation marocaines dans le secteur de Mahbes, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la Défense. Selon le communiqué 564 relayé par l'agence de presse sahraouie (SPS), les unités de l'Armée sahraouie ont ciblé le 47e bataillon dans les régions de Laakad et Akouira Ould Ablal dans le secteur de Mahbes. Dimanche, des détachements avancés de l'APLS ont ciblé les positions des forces marocaines dans la région d'Oum Edaken (secteur de ekkari).
L'avenir est ouvert à deux possibilités, une paix permanente ou une exacerbation de tension
Le membre du secrétariat national du Front Polisario en charge de l'Europe et de l'Union européenne, Oubi Bouchraya al-Bachir, a indiqué que l'avenir était ouvert à deux possibilités qui auront un impact direct sur la région, "soit une paix juste et définitive basée sur le respect de la légitimité et du droit international, soit plus de congestion et de tension". Lors de sa participation à une table ronde, à l'invitation de la gauche européenne - dans le cadre d'un symposium méditerranéen tenu à Bruxelles, consacré au thème des luttes sociales et de l'autodétermination dans la région, Oubi Bouchraya a évoqué les transformations sociales à la lumière de la lutte de libération au Sahara occidental, soulignant l'importance de la "libération humaine parallèlement à la libération de la terre, comme un point clé dans la lutte du Front Polisario depuis sa création jusqu'à maintenant". Dans son intervention, il a également informé les délégations participantes des derniers développements de la question sahraouie, notamment ce qui résulte des manœuvres de l'occupant marocain, lesquelles poussent vers plus de dérapage, en faisant la promotion, avec ses alliés, "de propositions unilatérales qui contredisent la légalité internationale", selon l'agence de presse sahraouie SPS. Il a déclaré que le Front Polisario "n'a jamais arrêté de faciliter la tâche de la communauté internationale, en contrepartie de l'insistance du Maroc sur sa position expansionniste et son manque de volonté politique, en plus de recevoir le soutien direct de certaines parties occidentales pour continuer de faire obstruction aux efforts des Nations unies". De leur côté, les représentants de la gauche européenne et leurs partenaires de la région méditerranéenne ont convenu, à l'unanimité lors de leurs interventions, de "la nécessité de respecter le droit international, d'abandonner les doubles standards et de pousser vers la décolonisation du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui".
La décolonisation du Sahara Occidental, une responsabilité de l'ONU
Les participants au Forum diplomatique de solidarité avec le peuple sahraoui ont souligné, vendredi dernier, que la décolonisation du Sahara Occidental relève de la responsabilité de l'ONU et que la sortie de l'impasse actuelle exige un véritable appui du Conseil de sécurité aux démarches de l'envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Au terme des travaux de la 3e édition du Forum qui coïncide avec le 52e anniversaire de l'Intifada de Zemla, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en application les décisions internationales prises concernant le conflit au Sahara Occidental et de faire face aux obstacles qui entravent leur mise en œuvre. Ont pris part à ce forum, des ambassadeurs et des représentants d'ambassades de pays d'Afrique et d'Amérique latine, à l'instar de l'Afrique du Sud (organisatrice de l'événement), l'Angola, le Kenya, le Vietnam, le Venezuela, l'Ethiopie, la Namibie, le Zimbabwe, le Ghana, Cuba et le Mali, outre l'Algérie et le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). Dans leurs recommandations, les diplomates ont souligné la nécessité d'exercer des pressions pour aboutir rapidement à une solution basée sur la légalité internationale, d'empêcher le pillage par l'occupation marocaine des ressources naturelles dans les territoires sahraouis occupés, de respecter les droits de l'Homme et de libérer les détenus politiques sahraouis. Dans ce contexte, ils ont appelé à élargir les prérogatives de la MINURSO aux droits de l'Homme, à l'instar des autres missions onusiennes de maintien de la paix. Pour sa part, l'ambassadeur sahraoui, Abdelkader Taleb Omar a considéré que le forum se veut une contribution appréciable en vue de partager avec le peuple sahraoui la célébration de cet anniversaire et de réaffirmer la solidarité et le soutien à sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes à la liberté et à l'indépendance. Il est aussi l'occasion pour passer en revue les derniers développements de la question sahraouie et échanger les vues sur les actions à mener en faveur de cette cause, a-t-il soutenu. Le diplomate sahraoui a estimé que l'escalade et les obstacles dressés par le Makhzen, ainsi que le silence et l'inaction des Nations unies sont les principales raisons de la reprise de la lutte armée et de toutes les tensions que connaît la région, suite à l'assassinat de civils sahraouis par drones, du resserrement du siège, de la répression et du black-out médiatique imposés dans les territoires occupés, outre du pillage des ressources sahraouies et de l'entrave des efforts onusiens.
Dans ce sillage, l'ambassadeur sahraoui a accusé des parties actives au sein du Conseil de sécurité de l'ONU d'assurer une protection à l'occupant marocain, soulignant que ce dernier n'a pas réussi à faire sortir le conflit du cadre onusien et reste sans légitimité en demeurant au Sahara occidental, et ce, grâce à la lutte des Sahraouis et au soutien apporté à leur cause par les forces de libération et de justice en particulier en Afrique et en Amérique latine ainsi que par les forces progressistes européennes. Taleb Omar a également évoqué la position du peuple espagnol et de ses forces politiques qui rejettent, dans leur majorité, la position du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui a dévié de la position consensuelle adoptée par les différents partis depuis le retrait de l'Espagne, en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des Nations unies, soulignant que Sanchez se retrouve isolé dans son pays, en raison de ses positions, non reconnues ni par l'Union européenne, ni même par l'OTAN.
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