La deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre du Travail et de l'Economie sociale, Yolanda Diaz a exigé des "clarifications" suite au drame survenu vendredi au poste frontière de Melilla lorsque 23 migrants d'origine africaine sont morts, après avoir été empêchés, par la force, par la police marocaine d'entrer dans l'enclave espagnole.
"Très choquée par les images de la frontière de Melilla. Mes condoléances aux proches de toutes les personnes qui ont injustement perdu la vie", a écrit Yolanda Diaz dans un tweet, soulignant qu'il faudrait "clarifier ce qui s'est passé". "Je parierai toujours sur une politique d'immigration respectueuse des droits de l'Homme. Personne ne devrait mourir de cette façon", a-t-elle ajouté. De son côté, le secrétaire au Programme du Conseil de coordination du parti espagnol Podemos, Pablo Echenique Robba, s'est indigné de la façon dont ont été traités les migrants africains suite à l'usage disproportionné de la force par la police marocaine. "S'ils avaient été blonds et Européens, il y aurait eu des réunions d'urgence au plus haut niveau, des émissions spéciales télévisées sur leurs histoires et celles de leurs familles, et une rupture complète des relations avec le pays dont l'action policière a provoqué ce drame. Mais ils ne sont ni blonds ni Européens", a-t-il déploré dans un message posté sur son compte Twitter. Plusieurs voix comme le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat et la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson ont exprimé leur indignation face au drame survenu vendredi au poste frontière de Melilla. Selon un dernier bilan actualisé donné samedi soir par les autorités de Nador (la ville la plus proche de Melilla, située dans le nord du Maroc), au moins 23 migrants sub-sahariens ont péri après l'intervention brutale de la police marocaine qui tentait d'empêcher près de 2.000 d'entre eux d'entrer dans l'enclave espagnole. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants et d'autres, des affrontements violents entre les deux parties. Des scènes choquantes qui ont provoqué émoi et consternation à travers le monde et soulevé l'indignation au Maroc, en Espagne et ailleurs. En outre, moult appels ont été lancés pour réclamer une enquête indépendante sur cette tragédie.
Plusieurs voix dénoncent une "réponse disproportionnée" du Maroc
Plusieurs voix ont exprimé leur indignation face au drame survenu vendredi, quand 23 migrants d'origine africaine sont morts en tentant d'entrer dans l'enclave espagnole de Melilla, dénoncé l'usage "disproportionné" de la force par la police marocaine et réclamé une enquête sur cette tragédie migratoire. Selon un dernier bilan actualisé donné samedi par les autorités de Nador (la ville la plus proche de Melilla, située dans le nord du Maroc), au moins 23 migrants africains ont péri après l'intervention brutale de la police marocaine qui tentait d'empêcher près de 2.000 d'entre eux d'entrer dans l'enclave espagnole.
Appels à une enquête indépendante
Se disant "choqué" et "préoccupé", le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a dénoncé "le traitement violent et dégradant de migrants africains" que leur ont réservé les forces de sécurité marocaines. "J'appelle à une enquête immédiate sur la question et rappelle à tous les pays leurs obligations en vertu du droit international de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s'abstenant de recourir à une force excessive", a-t-il ajouté dans un communiqué publié sur le site de l'UA. Pour sa part, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a qualifié de "profondément troublants" les évènements survenus vendredi au poste frontière de Melilla. "Ces évènements sont profondément troublants en raison des pertes en vies humaines (...)", a-t-elle écrit dimanche sur son compte Twitter. Et de poursuivre : "Cette tragédie souligne pourquoi nous avons besoin de voies sûres, réalistes et à long terme qui réduisent les tentatives d'immigration irrégulière". Par ailleurs, moult appels ont été lancés samedi en Espagne, au Maroc et ailleurs, pour réclamer "une enquête indépendante" sur cette tragédie. "Nous appelons à l'ouverture d'une enquête rapide et transparente", a déclaré aux médias, Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) à Nador. De son côté, l'ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l'Afrique et l'Espagne, a exigé "l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu'au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain". Pour sa part, Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a dénoncé une "réponse disproportionnée" du Maroc à la tentative de passage des migrants. "Le Maroc se permet certaines choses qui ne seraient pas acceptables" en Espagne, a-t-il déploré. Situées sur la côte nord du Maroc, Melilla et l'autre enclave espagnole de Ceuta sont les seules frontières terrestres de l'Union européenne (UE) sur le continent africain et font régulièrement l'objet de tentatives d'entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l'Europe. Le bilan de 23 morts est le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens d'entrer à Melilla et Ceuta.
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